Les principaux impacts du changement climatique sur l’agriculture et les écosystèmes identifiés en Tunisie sont :
- Surexploitation des nappes et impacts sur l’agriculture irriguée ;
- Baisse des rendements et réduction de la superficie des cultures arboricoles, dont oléicoles ;
- Baisse des rendements et réduction de la superficie des cultures céréalières (pluviales et irriguées) ;
- Augmentation du risque d’incendie, dégradation et perte des écosystèmes forestiers ;
- Dégradation des écosystèmes alfatiers ;
- Dégradation des écosystèmes alfatiers ;
- Réduction des parcours, des fourrages et impacts sur le pastoralisme ;
- Perte de la fertilité des sols et de la superficie des terres cultivables ;
- Diminution des revenus issus de l’agriculture et impacts sur l’économie nationale ;
- Augmentation de la fragilité sociale des exploitants agricoles et exode rural ;
- Dégradation des zones humides ;
- Dégradation des écosystèmes oasiens ;
- Dégradation et réduction des habitats et de la biodiversité marine (impact décrit dans la partie littoral).
Synthèse et hiérarchisation des vulnérabilités du secteur agricole et des écosystèmes aux impacts potentiels du changement climatique
Les princiaples initiatives d’adaptation du secteur agricole comprennent notamment ce qui suit :
Renforcement des capacités d’observation et des connaissances scientifiques
Le suivi météorologique et climatique a été très largement développé dans le but de pouvoir anticiper les évènements extrêmes pouvant causer des dommages sévères et des pertes conséquentes sur les récoltes agricoles
Adaptation des systèmes agricoles face à la raréfaction des ressources en eau
La Tunisie a entamé depuis 1995 le Programme National de l’Economie d’Eau. En 2015, notamment en réponse aux changements climatiques déjà observés, l’irrigation localisée (goutte à goutte) est appliquée à environ 46 % de la surface totale des périmètres irrigués, contre 30 % pour l’irrigation par aspersion et 24 % pour l’irrigation gravitaire améliorée (L’Univers De l’Eau SARL, 2016). Comme expliqué dans la section sur les ressources en eau, les principales initiatives d’adaptation concernent le développement et la mobilisation des eaux non conventionnelles, comme le dessalement de l’eau de mer et la valorisation des eaux usées traitées.
Enfin d’autres mesures d’adaptation sont initiées dans le secteur agricole pour réduire la demande en eau, comme le recours à l’agriculture de conservation, à l’échelle locale et régionale.
En termes d’agriculture traditionnelle, une des initiatives d’adaptation est l’éducation des agriculteurs à la réutilisation des savoir-faire ancestraux. Chaque gouvernorat en fonction des types d’agriculture développés au sein de son espace géographique, a aussi prévu de mettre en place des mesures d’adaptation en renforçant les débats participatifs entre gestionnaires et agriculteurs et/ou habitants des communes rurales par exemple. Le renforcement des capacités des services dédiés en termes de formations est également une priorité.
Elaboration et mise en œuvre de plans et stratégies d’adaptation au changement climatique à l’échelle nationale
La Stratégie Nationale de Gestion Durable des Forêts et Parcours en Tunisie (2015-2024) dans un contexte de changements globaux (MARHP) vise à lutter contre les impacts du changement climatique sur les écosystèmes agricoles. D’autre part, les oasis, écosystèmes fragiles, font l’objet de plusieurs stratégies en Tunisie. Dès 2012, Le Ministère de l’Environnement publie un rapport « Les oasis de Tunisie : à protéger contre la dégradation et les effets du changement climatique ». Successivement en 2014 et 2015 sont élaborés un projet de Gestion Durable des Ecosystèmes Oasiens Tunisiens et une Stratégie de Développement Durable des Oasis en Tunisie. Un projet de recherche porté par l’IRD vise à évaluer le fonctionnement et la vulnérabilité des écosystèmes méditerranéens côtiers anthropisés (2016–2018). Finalement, en 2015, le Ministère de l’Environnement formule des orientations stratégiques et élabore un plan d’actions relatif à l’adaptation de la biodiversité, dans son ensemble, aux changements climatiques.
Par ailleurs, il semble que l’importance des fonctions environnementales des écosystèmes tunisiens est de plus en plus considérée comme facteur d’adaptation au changement climatique. Néanmoins la mise en œuvre des actions et recommandations de l’ensemble de ces études et stratégies reste à renforcer.